Un soir, mon père a été tué. Un abîme fascinant s’est alors ouvert à mes pieds. Je suis d’abord resté de longs moments près du lieu de l’accident, puis ailleurs, là où je me sentais apaisé: au faîte d’une colline, dans un champ, contre un arbre ou des buissons…Je m’asseyais par terre et restais immobile, l’esprit vacant mais en éveil, au cas où un message, une idée, un rêve me viendraient.
J’ai mis plusieurs années avant de réaliser que cette expérience pouvait s’exprimer en mots et en images, et c’est comme cela qu’ont commencé mes aventures.
Elles s’inscrivent dans le cadre d’un journal intime, rythmé par l’écoulement des jours. La lumière y joue un rôle prépondérant, apportant courage ou abattement, doute ou illumination, guidant à travers des itinéraires tortueux vers un dénouement incertain.
Au premier jour du récit, j’ai pressenti que les petites choses composant le quotidien n’étaient peut-être pas aussi limitées que j’avais pu le croire jusque là. En regardant tout autour, j’ai constaté avec étonnement qu’existait un autre angle de vue. J’ai alors entr’aperçu autre chose.
Cependant j’ai toujours été confronté au doute; j’ai souvent tâtonné. Mais même au cœur des ténèbres, j’ai trouvé de faibles éclats de lumière qui ont été les petits cailloux de mon chemin.
"
Mes morts vivent" est un récit photographique alliant photos et courts textes, qui ne sont pas des « légendes » : le texte ne décrit pas l’image, n’est pas en concurrence avec lui. La narration se fait à la fois par le texte et par les photos, le tout constituant un seul et même langage.
J’ai choisi le noir et blanc parce qu’il établit une ligne directe avec ce qui se cache derrière le flux d’informations coloré qui, plus il nous arrose, plus il nous aveugle.
je suis très touché par vos réactions… Cela ne peut que m’inciter à poursuivre le cheminement!
C’est superbe comme toujours, torturé comme toujours mais aussi avec toutes tes interrogations…. serais-tu plus ouvert à ce qui te paraissait impossible ?
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Comme aurait dit Gabin « plus je sais moins je sais », comme dit Jim Carrey « Yes man! », et comme dit le Dalai Lama « hi hi hi »
Tes premiers mots sont superbes « un abîme fascinant s’est alors ouvert à mes pieds »
les choses revivent , ressurgissent très longtemps après.. l’envie d’écrire, de photographier aussi.. j’aime beaucoup votre démarche 😉
Merci. J’ai regardé votre blog : voulez-vous faire un échange de liens ?
Je vous remercie. Intrigue et poésie, c’est exactement ce que j’essaie de faire!
dire que ça a commencé comme ça… alors que ça semblait finir… à force de chercher des signes…