2 réflexions sur « 176 »

  1. LE NID SOLITAIRE

    Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
    Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace.
    Va voir ! et ne reviens qu’après avoir touché
    Le rêve… mon beau rêve à la terre caché.

    Moi, je veux du silence, il y va de ma vie ;
    Et je m’enferme où rien, plus rien ne m’a suivie ;
    Et de mon nid étroit d’où nul sanglot ne sort,
    J’entends courir le siècle à côté de mon sort.

    Le siècle qui s’enfuit grondant devant nos portes,
    Entraînant dans son cours comme des algues mortes
    Les noms ensanglantés, les vœux, les vains serments,
    Les bouquets purs, noués de noms doux et charmants.

    Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
    Ainsi qu’un libre oiseau te baigner dans l’espace.
    Va voir ! et ne reviens qu’après avoir touché
    Le rêve… mon beau rêve à la terre caché !

    (Marceline Desbordes-Valmore)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *