Une réflexion sur « 211 »

  1. RENCONTRE

    Rien, bien sûr, ne survient entièrement de lui-même.
    Il faut se mettre à chercher pour trouver. Au matin,
    le soleil entre par la fenêtre du levant; il use
    la pourpre des deux fauteuils; il s’attarde puis se retire
    en laissant dans son sillage l’idée d’une mansuétude —
    cette extinction paisible.
    Et les fleurs du tapis,
    piétinées depuis si longtemps, revendiquent leur existence,
    elles écoutent en dessous du plancher
    le galop rythmé de chevaux telluriques. La femme taciturne
    entre alors. Tu vois bien qu’elle évite
    de piétiner ces fleurs.
    L’inconcevable, sans doute n’est-il supportable qu’à deux,
    mais il n’apparaît jamais qu’à un seul.

    (Yannis Ritsos)

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